COVID-19 en Guadeloupe Un virus, du savon mais pas d’eau
Plusieurs communes de l’archipel sont régulièrement affectées par des coupures d’eau. Résultat d’un système de distribution vétuste et non entretenu depuis plus de 35 ans. Les habitants ont depuis longtemps compensé avec des solutions plus ou moins coûteuses. Un système D laborieux et inquiétant en période de crise sanitaire. « Trois bouteilles d’eau chaude et six d’eau froide », c’est la recette d’une douche malheureusement habituelle pour Christine Moustapha, qui habite le Gosier, une commune de Guadeloupe régulièrement impactée par les coupures d’eau. Depuis le début de la pandémie, cette psychologue en soins palliatifs a mis en place quelques règles d’hygiène pour ne pas contaminer ses deux enfants, lorsqu’elle rentre du travail. « A la maison, j’enlève mes chaussures, j’interdits les contacts avant la toilette, car je suis confrontée à des patients qui sortent du CHU. Quand les robinets sont à secs, je chauffe de l’eau. Puis, je mets tous mes vêtements en machine, quitte à la lancer plus tard ». Christine est prudente, mais pas inquiète. Vivre avec les coupures d’eau est son quotidien. Une fois douchée, elle se permet d’embrasser ses fils : « Il peut y avoir des risques, mais je ne suis pas paranoïaque. Imaginez tous les objets que l’on touche dans une maison, ça serait incohérent de se priver des câlins ». [caption id="attachment_30513" align="alignleft" width="224"]