À la recherche du Ravenel
Saint-Pierre. Les salines, face à la mer ; cette mer si généreuse et si cruelle. Une saline est une petite cabane où les pêcheurs stockaient leur matériel avec leur bateau devant : le doris. Une de ces salines a été transformée en lieu d’exposition et de rencontres le temps des recherches sur les disparus du Ravenel. Il faut expliquer aux jeunes générations l’histoire tragique de ce chalutier construit en 1959 à Saint-Malo. Tout juste arrivé sur l’archipel, il fait la campagne de pêche de 1961 avant de sombrer en janvier 1962. Dans ce lieu d’exposition et de mémoire, Sybil Olano, qui a perdu son père Frédéric Olano dans la tragédie, est un des derniers « gardiens du temple » de la mémoire du Ravenel.
Avec sa silhouette longiligne et son béret basque sur la tête, il en connaît les moindres détails. Comme pour les autres familles, il voudrait enfin pouvoir faire son deuil et connaître les circonstances de la mort de son père et de ses 14 collègues. « Le Ravenel était un chalutier classique. On chargeait et déchargeait les filets sur les côtés contrairement aux chalutiers actuels où cette manœuvre se fait par l’arrière. Il a quitté Saint-Pierre le 21 janvier 1962 pour une campagne de pêche de 10 jours. Le 27 janvier, vers 17 h, comme tous les jours, il appelle son armateur, la S......