Des eaux guyanaises débordantes de vie

Guyane
- Parti de Londres en avril 2019 pour effectuer un voyage d’exploration d’un an à travers l’Atlantique, de l’Arctique à l’Antarctique, le navire de l’association écologiste Greenpeace Esperanza a sillonné les eaux guyanaises du 29 août au 27 septembre dernier pour une mission scientifique inédite menée en collaboration avec le CNRS. Pour la première fois, une douzaine de plongées profondes ont permis de prélever quelque 2500 échantillons à l’extrémité occidentale du Récif de l’Amazone, un écosystème découvert il y a seulement trois ans, qui s’étend sur près de 56 000 kilomètres carrés au large des côtes du Brésil et de la . Une faune abondante et diversifiée a ainsi été mise en évidence avec des assemblages atypiques. « Des espèces de poissons ayant de claires affinités avec celles de la Caraïbe côtoient des éponges plutôt brésiliennes. Et des espèces des profondeurs sont associées à d’autres, généralement observées à proximité du littoral. Les analyses génétiques en cours devraient nous en apprendre plus d’ici quelques mois » précise le responsable scientifique de la mission, Serge Planes, du Centre de Recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe). L’expédition a également permis de confirmer l’exceptionnelle diversité de la grande faune marine dans les eaux guyanaises. « Les observations ont été faites durant dix jours au niveau du talus océanique (entre 200 et 2000 mètres de fonds) selon un protocole standard très précis avec des transects linéaires d’est en ouest préétablis. Nous avons ainsi observé quatorze espèces d’oiseaux marins et treize espèces de mammifères marins dont une détection acoustique de cachalot. Parmi elles, des baleines à bosse accompagnées de leurs petits, de nombreux dauphins d’Electre et grands dauphins, et plus inattendu, des rorquals de Bryde » s’enthousiasme Amandine Bordin, chargée de mission biodiversité marine au Gepog, l’une des deux associations partenaires du CNRS et de Greenpeace avec Évasion tropicale. Et de poursuivre : « la zone étudiée correspond de toute évidence à une zone vitale pour ces grands mammifères à la fois pour leur reproduction et leur alimentation. Lieu de rencontre des courants de surface et des courants de fond, le talus regorge de plancton et de poissons et donc des prédateurs qui s’en nourrissent. » Autant d’arguments pour faire de cette région une zone prioritaire de conservation marine. ▲Rorqual de Bryde au large de la - Photo R.Rinaldi/Greenpeace évasion Tropicale

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