L’indispensable voyage des plantes
Vue d’avion ou du sommet d’un inselberg, la forêt est uniforme. Les cimes forment un tapis monotone qui s’étend à perte de vue, mais dissimule une mosaïque. Plusieurs types de forêts cohabitent sur un même secteur, forêt de bas-fond, de colline, ripisylves... Au sein de chacune la répartition des essences d’arbres n’est ni homogène ni aléatoire. Elle est le résultat d’une dynamique profonde, animée par de nombreux facteurs : caractéristiques du sol, évolution du climat, événements météorologiques locaux, exigences de germination des graines - certaines demandent l’ombre des sous-bois, d’autres le soleil des chablis... Dans certains cas quelques espèces d’arbres poussent en grande densité : les palétuviers de la mangrove, les palmiers pinots des bas-fonds, les manils marécage des forêts inondées. Le plus souvent les individus d’une même espèce sont éloignés les uns des autres. Si la floraison est abondante et synchrone, des taches colorées apparaissent dans la canopée. Tous les individus d’une espèce sont visibles, dévoilant leur nombre et leur emplacement. Deux critères, les modes de dispersion des graines et la dynamique des chablis, interviennent dans la répartition des arbres et dans la composition spécifique des forêts.
La dispersion des graines
Fixées par le système racinaire, les plantes ne se déplacent pas. Celles qui y......