Miquelon se prépare à sa probable disparition
L’archipel Saint-Pierre-et-Miquelon, situé au large du Canada, subit de plein fouet les effets du changement climatique en cours. Les hivers sont moins froids et moins neigeux, les étés plus chauds, les tempêtes s’intensifient et se multiplient, l’érosion côtière s’accélère sans compter les risques de submersion qui s’accentuent avec l’élévation du niveau des océans… Le village de Miquelon, installé à fleur d’eau sur un cordon de galets qui sépare la presqu’île du Cap et la Grande Miquelon, doit ainsi faire face à des dégâts de plus en plus récurrents. Et, plus de trois siècles après sa fondation par des pêcheurs, il est condamné à disparaître à plus ou moins courte échéance. Comme le souligne la géographe Virginie Duvat, auteure principale du chapitre consacré aux impacts du réchauffement climatique dans les petites îles dans le sixième rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), « à l’échelle globale, le niveau des océans se situera vraisemblablement entre 43 et 83 cm d’ici à 2100 selon le scénario de réchauffement climatique qui va se réaliser. Mais ces chiffres pourraient atteindre 1,10 m à 2 m en fonction du degré de déstabilisation des calottes glaciaires du Groënland et de l’Antarctique Ouest qui se réalisera, et qui reste mal connu ».