Ce qui reste en forêt éd. Rouergue, Colin Niel 2013, 336 p. POLICIER

Vous me direz, encore un fonctionnaire qui écrit sur la Guyane, et un roman policier de surcroit ! Quand on voit le niveau de développement de ce territoire, l'efficacité du service public,alors on se dit que ses agents auraient peut-être mieux à faire que d'écrire des romans... d'autant qu'il est bien difficile d'écrire un polar guyanais sans  sombrer dans l'exotisme et  s'égarer dans l'enfer vert de pacotille... Dans son deuxième opus, Colin Niel évite ses deux écueils non sans brio. Après un premier polar qualifié d'ethnographique - il avait effectivement été relu par plusieurs anthropologues de la place - qui nous plongeait dans le monde businengé, la vie sur le fleuve Maroni et le scandale répété d'une République qui se refuse à accorder la nationalité à ses propres ressortissants... l'auteur nous immerge cette fois au cœur de la forêt amazonienne et des enjeux de développement, entre le monde de la recherche scientifique et celui de l'orpaillage , des mondes qui ne se rencontrent pas.. à moins que la mort ne s'en mêle... Autour d'un crime, le capitaine  Anato et son équipe  s'immiscent dans l'intimité des camps d'orpaillage et des stations de recherche. Sur les layons, ils  pistent la rencontre improbable entre les itinéraires de vie  du “mouton noir”, orpailleur tourmentée, enfant terrible de la misère des états du nord du Brésil  et d'un éminent naturaliste  à l'étrange découverte.

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