Itoupé, le grand inventaire
Une saison des pluies qui n’en a que le nom. En ce début janvier 2016, il ne pleut quasiment pas. Météo France a fait le calcul : pour retrouver un mois de janvier aussi sec en Guyane, il faut remonter à… 1955 ! Voilà qui ne fait pas l’affaire de la communauté scientifique guyanaise, et particulièrement des dix chercheurs (CNRS, IRD, MNHN…) et des trois techniciens naturalistes du Parc amazonien qui s’apprêtent à embarquer pour le mont Itoupé. Spécialistes des reptiles et des amphibiens, des insectes, des faucheux (araignées) et même des vers de terre, ils vont s’installer dix jours sur ce massif tabulaire situé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Saül. Dix jours pour passer le site au peigne fin, recenser les espèces qu’ils étudient et peut-être même en découvrir de nouvelles. En 2010, lors de la première mission menée sur ce site, les scientifiques avaient répertorié pas moins de 3382 espèces (dont 1900 d’insectes). Un concentré de biodiversité exceptionnel et unique en Guyane.
Du haut de ses 830 mètres, le mont Itoupé est le deuxième point culminant du département après les monts Bellevue de l’Inini, à l’est de Maripasoula. Son sommet baigne quasiment en permanence dans la brume. Comblées par tant d’humidité, les mousses, fougères et orchidées s’y développent de manière exubérante. Cette “ forêt tropicale à nuages ”, l’un des écosystèmes les plus riches au monde, s’étend sur 46 km2. « C’est la plus vaste étendue de forêt d’alt......