Mieux connaître les grands félins de Guyane grâce à leurs… fèces !

Lancé en juin 2022, FELiPS est un projet de sciences participatives porté par l’INRAE pour mieux comprendre l’écologie des grands félins en Guyane. Ces connaissances sont nécessaires pour concilier le développement économique du territoire avec la préservation des félins.
Les techniques utilisées dans le projet incluent le metabarcoding et le génotypage de l’ADN extrait… des fèces des félins ! Ces méthodes permettent d’identifier les espèces, d’étudier les liens de parenté et d’analyser les régimes alimentaires. Des résultats préliminaires obtenus dans un projet pilote au Centre Spatial Guyanais ont révélé des informations sur les habitudes alimentaires, les liens familiaux et les déplacements des jaguars, ocelots et pumas. Les scientifiques ont sollicité la participation des agents des réserves naturelles, des zones agricoles et du grand public pour leur fournir des photos de félins et surtout des fèces. Les données collectées seront utilisées pour étendre les analyses menées pour l’OFB à l’ensemble de la Guyane, comparant les zones protégées et anthropisées. Un an après le lancement de FELiPS, plus d’une centaine de fèces ont été collectées. Les extractions d’ADN sont en cours au Laboratoire de Génétique et Génomique Écologique de l’UMR EcoFoG à Kourou. Une plaque de 95 échantillons va être envoyée pour les analyses génétiques. Niklas Tisklind, porteur du projet FELiPS financé par le labex CEBA : « J’ai été vraiment étonné quand on a commencé à voir plein de termites, plein de fourmis dans les fèces… Nous nous sommes dit que quelque chose n’allait pas dans les données ; c’est après qu’on a fait le lien et vu qu’on était en train d’amplifier l’ADN de ce qu’une proie tatou ou fourmilier avait mangé. Pareil, nous avons retrouvé de l’ADN de ver macaque : nous avons fait le lien avec le singe hurleur, car dans toutes les fèces dans lesquelles on trouvait du ver macaque, on trouvait du singe hurleur ! Ces résultats nous donnent une image du réseau trophique et écologique exploré. Autre exemple, on a su que les jaguars pouvaient être charognards à l’occasion : on a trouvé dans leurs fèces, de l’ADN de mouches qui ne pondent des œufs que dans la charogne une fois qu’elle a commencé à fermenter ! » Pour suivre l’actu du projet ou y participer, il y a la page Facebook @Felins2Guyane ! Ci dessus : Ocelot (Leopardus pardalis) Photo OFB [caption id="attachment_36797" align="alignleft" width="960"]Excrément de jaguar. Photo Nicolas Tysklind Excrément de jaguar. Photo Nicolas Tysklind[/caption]

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