Opération Wuambushu à Mayotte, dans les coulisses des associations
Très médiatisée, l’opération Wuambushu a été lancée par le gouvernement le 24 avril pour lutter contre l’habitat informel et l’immigration illégale à Mayotte Depuis près d’un mois, les associations du 101e département français s’organisent, entre attente et inquiétude.
Annoncée fin février dans les colonnes du Canard enchaîné, l’opération Wuambushu - qui signifie “reprise” en mahorais - ne cesse depuis de défrayer la chronique. Et pour cause : lancée le 24 avril dans le département ultramarin de Mayotte, cette opération de lutte contre l’habitat indigne, l’immigration illégale et la délinquance est d’une ampleur inédite. Pour atteindre l’objectif visé par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, qui entend procéder au renvoi de pas moins de 10 000 personnes en situation irrégulière et à la destruction de 1 000 habitations informelles, les effectifs des forces de l’ordre ont été montés à 1 800, tandis qu’une communication d’envergure a été déployée par le gouvernement pour faire connaître au public ses tenants et aboutissements. Dans ce département français voisin des Comores où 77 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, où l’accès aux services publics peut s’avérer particulièrement difficile et où près d’un habitant sur deux est de nationalité étrangère, majoritairement comorienne, les associations du territoire jouent depuis de nombreuses années un rôle fondamental dans l’accompagnement des publics en grande précarité. Dans l’expectative depuis plusieurs mois, nombreuses sont celles à avoir tenté de se préparer aux éventuelles répercussions de l’opération Wuambushu, tant pour leurs salariés et bénévoles que pour les publics qu’elles accompagnent au quotidien.