Le village Saamaka de Kourou, aux origines de l’activité spatiale en Guyane
Au service de la modernisation
Le « village Saamaka » tient son nom des premiers ouvriers venus travailler sur les chantiers de la base spatiale à la fin des années 60. Les recruteurs du tout jeune Centre national des études spatiales (CNES), avide d’une main d’œuvre qualifiée quasi inexistante en Guyane pour assurer la construction du centre technique et de la ville nouvelle, avaient remarqué leur travail sur le chantier du barrage hydro-électrique d’Afubaka-Brokopondo au Suriname. L’anthropologue Richard Price raconte ainsi qu’« à la fin des années 60, alors que nous vivions sur les bords du fleuve Suriname, loin dans l’intérieur, une bonne moitié de la population masculine des villages qui nous environnaient était partie à Kourou, sur le site du futur centre spatial, gagner de quoi acheter les biens qu’ils rapportaient ensuite au village, au bout d’environ deux ans de travail salarié ». Le CNES, en s’appuyant sur l’Office national de l’immigration (ONI), organise le recrutement sous contrat de quelques 345 bushinenge dont la grande majorité sont d’origine saamaka. Les contrats de travail sont à durée déterminée afin d’éviter la sédentarisation des ouvriers à l’issue de la fin des chantiers et la formation de bidonvilles autour de la ville, comme à Brasília 10 ans plus tôt. De même, aucun re......