Péril en la demeure ! Le phénomène des habitats inoccupés en Guadeloupe
Souvent, au détour d’une rue ou d’un carrefour, on rencontre de ces bâtisses inoccupées, brinquebalantes, en partie mangées par les feuilles et les lianes. Au 1 de la rue Céleste Tramontin, à Saint-Claude, une villa se dérobe à la vue des passants. Des fougères poussent entre les rainures de son carrelage, des toiles d’araignées s’attachent à reconstituer les vitres d’une fenêtre. Sous la poussière, on devine le lustre d’antan. Où sont donc passés les habitants ? « C’était un Italien qui vendait de l’or, je crois », essaie de se rappeler Jean-René, un voisin ; « c’est même lui qui a donné son nom à la rue Tramontin, je ne sais pas à quelle occasion ». « Il y’avait un côté commerce et un côté habitation », se remémore-t-il ; « j’allais leur acheter des friandises quand j’étais petit ». Mais alors, comment cette maison s’est-elle retrouvée vidée de ses occupants ? « Quand il est mort, les enfants n’ont pas réussi à se mettre d’accord, l’un veut rénover, l’autre ne veut pas, je ne connais pas toute l’histoire… Mais c’est vrai qu’on a envie d’en faire quelque chose de cette maison ! », soupire-t-il, fataliste. À Saint-Claude, comme dans de nombreuses autres localités en Guadeloupe, il n’est pas rare de croiser ces bâtisses que le temps affaisse. Désertées par leurs occupants, elles disparaissent peu à peu, derrière d’épais rideaux de bambous et d’arbustes.<......