Portfolio Guyanes

Remèdes & pharmacopées

Portfolio Les multiples visages des Plantes aromatiques & médicinales de Guyane

Photo Eléonore Henry de Frahan - Dans son village de La Forestière à Apatou, Roméo est souvent consulté pour préparer des remèdes à base des plantes qu’il prélève lui-même dans la forêt. Pour les Ndjuka, les plantes cueillies dans leur milieu naturel sont habitées par une force thérapeutique appelée kaakiti.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Qu’elles soient cultivées ou cueillies sur les bords de route ou en forêt, les plantes aromatiques et médicinales (PAM) de Guyane sont utilisées par toutes les communautés guyanaises, ce qui participe à la vitalité de la pharmacopée et motive une demande locale. Les cueilleurs et cultivateurs de PAM en Guyane partagent la même passion pour ces plantes, indissociable d’un fort attachement au terroir guyanais. Nous sommes allés à leur rencontre en janvier 2020 et proposons de présenter ici quelques-unes de ces personnalités fortes, du tradi-praticien cueilleur aux producteurs investis dans la construction d’une filière.

Eléonore Henry de Frahan - Ancienne productrice de poivre, Yaëlle animait des sorties associatives de découverte des plantes et co-écrivait un petit journal (Atoumo) sur les PAM. Elle est aujourd'hui engagée dans la création d'un jardin de plantes médicinales à l'EHPAD de Saint-Laurent-du Maroni et cultive sa propre parcelle au Plateau des Mines, dans l'idée peut-être un jour d'y produire des tisanes.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Kofi récolte les graines de wassaï sur sa parcelle le long de la Nationale 1 à Mana. Le wassaï (Euterpe oleracea) est aujourd’hui au centre d’un grand projet de valorisation industrielle, s’appuyant sur un réseau de producteurs-cueilleurs.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Kofi produit des huiles végétales à base de graines de palmiers guyanais (ici des graines d’awara), employées tant pour leurs usages cosmétiques que médicinaux. Son savoir-faire est reconnu sur le littoral guyanais, ainsi que la qualité de ses huiles. Sa production reste très artisanale.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Anne-Fleur récolte du faux patchouli (Tetradenia Riparia) sur son terrain à Macouria. La cueillette et la distillation de cette plante dans un alambic en cuivre, tentée par curiosité, est l’occasion d’une journée de travail collectif rassemblant les amis, les curieux et les woofers qui logent chez elle. Alter-mondialisme, Anne-Fleur est une figure militante de l’agroforesterie et de l’agriculture paysanne bio en Guyane.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Marc cueille des fleurs d’ylang-ylang dans son jardin situé à Macouria. Avec un père éleveur et une sœur herboriste dans les Vosges, Marc a baigné dans un monde de plantes. Alter-paysan, il défend un modèle de vie basé sur l’autonomie et la liberté. Disposant d’un alambic, il s’est lancé dans la production d’huiles essentielles.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Ce cueilleur de Saint-Laurent-du-Maroni, en grande précarité, récolte en zone périurbaine des lianes médicinales de la famille des Aristolochiacées. Il fournit les marchandes de la ville, la plante étant très utilisée par la communauté businenge pour des bains ou des décoctions.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Christophe est un des quelques producteurs d’huile essentielle de bois de rose de Guyane. Par son emploi au CIRAD, il a développé des plantations forestières et pose ici dans sa pépinière. La production de bois de rose était une filière importante en Guyane, jusqu’à ce que l’arbre soit protégé en 2001 car surexploité.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Elsa, ingénieure agronome et formatrice en agro-écologie, construit pas à pas son projet de produire des tisanes et des huiles essentielles. Avec un soin particulier pour ses plantes, elle combine les techniques paysannes locales et ses savoirs agronomiques, glanant des conseils chez les autres producteurs dans une démarche d’apprentissage et de partage caractéristique du monde des PAM.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Madame Sion vend de la poudre de moringa sur le marché de Cacao. Elle cueille les feuilles dans sa plantation le matin et les sèche au soleil pour les transformer en poudre l’après-midi. Lorsqu’elle habitait dans l’hexagone, elle en envoyait à sa famille en Guyane. En rentrant à Cacao, elle a voulu développer une production, en dépit des terres argileuses de la région a priori peu propices.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Ronan, dit Rénat’, est un des rares producteurs de PAM à avoir suivi un circuit classique : diplômé du lycée agricole de Matiti, il a obtenu une parcelle à Montsinéry, une aide à l’installation et une subvention européenne pour des serres de production d’Aloe vera. Muni d’un projet de commercialisation déjà solide, cet ancien crêpier du marché de Macouria contribue au renouvellement du paysage agricole de la Guyane.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Michelle, gérante des Aromates de Guyane, remplit ses petits pots avec du poivre et des mélanges d’épices, issus de sa parcelle en agroforesterie à Régina. Elle les vend dans des commerces spécialisés de l’agglomération de Cayenne. Avec son compagnon Jérôme, elle ne manque pas de projets pour les autres PAM qui poussent sur sa parcelle.

Photo Eléonore Henry de Frahan - Murielle Zaou, productrice de plantes médicinales et dirigeante de Yana farm. Guyane

Qu’elles soient cultivées ou cueillies sur les bords de route ou en forêt, les plantes aromatiques et médicinales (PAM) de Guyane

Rédaction

Publié le 1 juillet 2022 à 18:27 / Modifié le 13 juin 2024 à 10:44

sont utilisées par toutes les communautés guyanaises, ce qui participe à la vitalité de la pharmacopée et motive une demande locale. Les cueilleurs et cultivateurs de PAM en Guyane partagent la même passion pour ces plantes, indissociable d’un fort attachement au terroir guyanais. Nous sommes allés à leur rencontre en janvier 2020. Voici quelques-unes de ces personnalités fortes, du tradi-praticien cueilleur aux producteurs investis dans la construction d’une filière.

Nous remercions l’association GADEPAM et sa présidente Marie Fleury pour la mise en relation avec des producteurs. Ce projet photographique a été financé par l’Institut Universitaire de France et le laboratoire de recherche AIHP-GEODE (EA 929) de l’Université des Antilles.

A retrouver dans Boukan n°08, actuellement en kiosque en Guyane et dans les Outre-mer, dans notre boutique et en digital.

Boukan N°08

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