À Mayotte, le combat contre les violences sexuelles est lancé
Boukan : Comment est né le mouvement Wametoo à Mayotte ?
Rehema Saindou, présidente de l’association Haki Za Wanatsa : On a lancé Wametoo il y a deux ans avec Haki Za Wanatsa et le collectif CIDE dans le sillage du mouvement international Metoo. Wametoo, c’est la contraction du mot « wami » qui signifie « moi » en shimaoré et de « me too » en anglais. On s’est réunis parce qu’ici aborder le sujet de la sexualité, des rapports sexuels, du consentement, c’est très, très tabou. Notamment à cause de la culture et de la religion. Avec ce mouvement, on veut permettre aux victimes de parler et ça passe par un travail de terrain : des actions de sensibilisation dans le cadre scolaire, dans les associations sportives, des tables rondes, des conventions avec le rectorat, des clips de prévention, des rencontres avec les adultes aussi. Au total, on a touché 10 000 personnes, enfants et adultes, l’an dernier.
Boukan : Malgré le silence autour de ces violences, comment avez-vous su qu’il y avait urgence à s’emparer du sujet ?
RS : On se rend compte qu’il y a un problème de fond quand on voit le nombre de grossesses précoces dans le milieu......
