Abdelwaheb Sefsaf, créateur de « Kaldûn, requiem ou le pays invisible » : trois révoltes, trois peuples, trois continents
Comment vous est venue l’idée d’écrire un spectacle sur la Nouvelle-Calédonie ?
Abdelwaheb Sefsaf : J’ai eu une première esquisse de cette idée il y a trois ans, avec la lecture de Kabyles du Pacifique, de Mehdi Lallaoui. Ce livre m’a plongé dans la réalité de la déportation des Algériens de Nouvelle-Calédonie, une histoire que je ne connaissais pas. J’ai eu un deuxième déclic lorsque j’ai aidé mon fils à rédiger son exposé sur Louise Michel. J’ai découvert qu’elle avait été déportée en Nouvelle-Calédonie. Deux déportations se sont ainsi rapprochées, à la même période, sur le même bateau. Enfin, le troisième et dernier élément, c’est la découverte que ces deux histoires de révolte en rencontraient une troisième : la révolte d’Ataï [grand chef kanak] en 1878.
Comment avez-vous vécu votre première rencontre “physique” avec le Caillou, après l’avoir étudié dans les livres ?
L’histoire calédonienne m’a passionné pendant deux ans, mais il me manquait l’essentiel : la réalité du Pays. J’y suis donc allé en 2021, à la fois pour me confronter à cette réalité, mais aussi pour déclencher le......