Algues sargasses, une conséquence des modifications mondiales de l’environnement ?
La porte d’Enfer est un paradis : une calanque guadeloupéenne, à l’eau calme, turquoise, protégée par des falaises calcaires. L’été dernier, pourtant, l’eau n’était qu’une nappe épaisse et marronnasse. Le lieu empestait l’œuf pourri. Les effluves émanaient d’épais tapis poisseux de sargasses échouées.
Les sargasses sont des algues flottantes formant des radeaux à la surface des océans. S’agrégeant au gré des courants, elles peuvent former d’immenses étendues, comme la mer des Sargasses au large de la Floride, et abriter plus de 200 espèces de crabes, crevettes, alevins, jeunes tortues, etc. Cette faune attire thons, dorades… et pêcheurs. Mais, parfois, ces radeaux d’algues s’échouent sur les côtes.
Depuis 2011, les Antillais observent des échouages de sargasses d’une ampleur jamais vue. En s’accumulant, les algues piègent les bateaux dans les baies et les ports, les lagons deviennent impropres à la baignade et face aux émanations de gaz toxiques dégagées par les amas d’algues en décomposition, les habitants fuient leurs maisons, se plaignant de maux de tête et d’irritations. Ces effluves corrodent même les appareils électroniques domestiques…