En Nouvelle-Calédonie, l’activité minière bloquée pour réparer l’injustice
Au cœur de l’extrême sud de la Nouvelle-Calédonie, on ne croise que des arbustes, d’un vert profond, enracinés dans un sol sec, lunaire, d’un rouge-orangé vif. « Avant c’était vert partout, mais maintenant on ne voit plus que du rouge », souffle une « maman » de Goro, l’une des quatre tribus kanaks implantées ici. Depuis 1999, ce vaste paysage dramatique est devenu le siège d’un colossal projet minier et industriel. En surplomb, dans la mine, les bulldozers terrassent la verdure. Ils ramassent la terre rouge, la latérite, chargée d’oxydes de nickel et de cobalt. Ces métaux sont extraits en contrebas, dans une gigantesque usine hydrométallurgique.
Sur le site industriel, détenu jusque-là par le géant brésilien Vale, plus de 3 000 personnes s’activent. Mais tout s’est arrêté du jour au lendemain en décembre 2020. La route pour y accéder est bloquée par les « jeunes » des tribus environnantes. Ils s’opposent au projet de rachat de l’usine. L’offre proposée ne leur garantit pas la préservation de l’environnement et la prise en charge de tous les impacts du site. Un refus du dialogue, de la part de l’industriel, la province Sud et de l’État français a conduit au blocage des routes dès le 4 décembre.
Lutter pour l’intérêt général
Six jours plus tard, la mobilisat......