Entretien avec Maurice Porrineau La terre dans les veines
C’est l’histoire d’un homme parti de rien. En « plantant des petits légumes pour se faire un peu d’argent de poche ». 78 ans après sa naissance en Martinique, Maurice Porrineau peut se dire « fier » de lui, sans trop de prétention. Lorsqu’on l’invite à se poser chez lui, dans son fief de Montsinéry, pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, le démarrage est plutôt hésitant. « Moi, ma vie ? Pfff !!! Je ne sais pas trop ce que je dois vous raconter », bredouille-t-il, avant de nous inviter à s’asseoir. Mieux vaut donc y aller en douceur. Le lancer, par exemple, sur ce qu’il définit comme sa « raison de vivre » : l’agriculture. Très vite, le regard s’illumine, se perd parfois dans des souvenirs lointains, et Maurice lâche les chevaux, se dévoile comme un livre grand ouvert. On apprend alors comment l’agriculteur, qui possède aujourd’hui quelque 300 hectares de terrain, a « appris sur le tas, sans formation ». C’était l’époque où « regarder autour de soi » suffisait à « trouver un travail ». « C’est vrai que j’avais déjà l’agriculture en tête, se souvient-il. J’ai été élevé par ma grand-mère qui avait une petite parcelle sur laquelle on travaillait la canne à sucre ».
La tour de contrôle de Rochambeau
Pourtant, lorsque Maurice débarque pour la première fois en Guyane « au début des années 60 »
