Jean-Jacques de Granville ou l’âge d’or des naturalistes explorateurs
Un pionnier comparable aux grands explorateurs
Lorsqu’on parle de Jean-Jacques de Granville à ses anciens collègues, un mot, insolite pour les profanes, surgit de toutes les bouches : l’Herbier. Fondée en 1965 par le professeur Oldeman, à une époque où à peine un tiers des espèces guyanaises aujourd’hui décrites étaient connues, cette institution ambitionnait de compiler tous les échantillons végétaux prélevés sur le territoire. Or c’est en 1969, quelques années à peine après sa création, que Jean-Jacques de Granville, né en 1943, s’installe en Guyane. Travaillant pour l’ORSTOM, l’ancêtre de l’IRD, ce jeune chercheur botaniste fraîchement titulaire d’un diplôme d’étude approfondie de botanique tropicale entame alors une longue série d’expéditions en forêt, assorties d’un travail d’amassage monumental. C’est notamment à lui qu’on doit l’exploration, dès les années 1970, de sites de l’intérieur guyanais, connus des autochtones mais jusqu’alors inviolés par la science occidentale, comme les massifs montagneux des Tumuc-Humac, Arawa, Saint Marcel ou Atachi-Bakka. « Jean-Jacques de Granville était un pionnier comparable aux grands explorateurs du XVIIIe siècle », s’enthousiasme Jean-Pierre Gasc, grand ami du naturaliste avec qui il a coécrit « Les Tropiques du chercheur » (Éd. Harmattan 2022), livre qui relate leurs grandes missions guyanaises ......