Posées sur le toit d’une voiture, entre les pieds d’un conducteur de scooter, aux fenêtres des maisons, tenues à la main d’un cycliste… ces cages en bois où un oiseau est accroché à son perchoir sont un élément frappant du paysage urbain pour le non-Guyanais. Il peut surprendre de voir des groupes, majoritairement d’hommes, se retrouver autour de petits oiseaux aux couleurs sombres et aux becs ronds tels que la pikolèt ou le lorti. Dans la rue, en carbet, au bord du fleuve, on promène ces oiseaux réputés pour leur chant. Une pratique qui demande beaucoup de temps et de passion.
Les Guyanais ont depuis toujours mis des oiseaux en cage, mais il faut attendre les années 1950 et l’arrivée d’Indonésiens en provenance du Suriname pour y voir la picolette, ou pikolèt en créole et Sporophile curio de son nom courant. L’engouement se fait rapidement à travers tout le territoire. La picolette, Sporophila Angolensis de son nom latin, est un oiseau de petite taille, entre 10 et 15 centimètres. Il fait partie de l’ordre le plus abondant des oiseaux : les passériformes, ou passereaux dans le langage courant. Les passereaux sont connus pour être majoritairement des oiseaux chanteurs grâce aux muscles complexes développés pour contrôler leur syrinx, organe situé au fond de la trachée et permettant aux oiseaux d’émettre des vocalises. Le bec court et épais des picolettes, caractéristique des sporophiles, sert à casser les graines dont ils se nourrissent. Le mâle a un plumage noir à l’exception du bas de sa poitrine et de son ventre qui sont châtains. Le dessous de leurs ailes est blanc. Tandis que les femelles et les jeunes sont bruns. Cet oiseau n’est donc pas prisé pour ses couleurs chatoyantes comme l’ara, mais pour son chant particulièrement mélodieux selon les passionnés. « Le chant est un moyen d’affirmer sa condition physique et sa présence pour défendre son territoire ou séduire une femelle », explique Olivier Claessens du Gepog, le Groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane. Le sporophile ......