Son nom scientifique Coragyps atratus signifie "corbeau-vautour de noir vêtu". Très proche des habitations humaines pour se nourrir, il est, en Guyane, d’une grande discrétion lorsqu’il niche. Malgré une population littorale très importante, jusqu’en 2016 aucun nid n’était encore connu des ornithologues guyanais.
25 novembre 2016, mangrove d’Awala-Yalimapo : j’affermis ma prise sur les bords de l’ouverture et, en prenant appui sur l’écorce avec mes pieds, me hisse pour regarder dans le trou. Tout au fond, sur le sol sableux, un petit poussin d’urubu noir, encore en duvet beige, tente de se dissimuler contre un bord. Il pousse des grognements et des soufflements agacés, très étranges pour un oiseau, vaguement inquiétants. Le nid est situé dans un très gros palétuvier au tronc entièrement creux, non loin du Maroni, presque à l’embouchure du fleuve. Pour observer les mouvements des adultes, je construis un affût dans un grand palétuvier, à quelques dizaines de mètres du nid, où je passe deux après-midi. Les nourrissages sont rares. J’en observe deux le premier jour, un seul le second. À chaque fois les oiseaux se posent sur des branches aux alentours du nid, et observent longuement la forêt avant de se poser devant l’entrée pour ensuite descendre dans le trou. Le nourrissage est court, malheureusement invisible. Au bout de trois à quatre minutes l’adulte ressort et s’envole presque aussitôt. Un peu plus loin, à environ cinquante mètres, un autre urubu descend dans une seconde cavité. Cette fois le tronc n’est pas creux jusqu’au sol, le nid est à cinq mètres de haut. Il contient deux poussins très proches de l’envol. Leur plumage est complet et seule une petite tache de duvet persiste sur leur nuque. Au cours des années suivantes, plusieurs n......