La réserve naturelle du Centre Trésor écologique du Suriname
Comme aux temps anciens, une carte fut dessinée, décrite dans ses grandes lignes et le trésor qu’elle indiquait - la Réserve naturelle du Centre Suriname – fut déclarée inestimable. Endémiques au bouclier guyanais et menacés à l’échelle mondiale, ses joyaux méritaient la plus grande attention. Rapidement, la réserve fut classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Seize ans plus tard, ce bout de forêt amazonienne est toujours considéré comme un espace préservé de toute activité humaine. Cependant, gérer et protéger un trésor peut s’avérer difficile !
« J’ai dessiné les contours de ce qui allait être la Réserve naturelle du Centre Suriname (CSNR) sur une serviette de table, lors d’un dîner avec Russel Mittermeier et Ian Bowles »*, raconte Stanley Malone, directeur de la Fondation pour la conservation du Suriname (SCF). « Le traçage a été fait en fonction des intérêts majeurs de cette région remarquable. » Défenseur de l’environnement depuis les années 70, Malone débute sa carrière au ministère des Forêts. Il quitte le fonctionnariat en 1991. Un an plus tard, il installe le Conservation International (CI)– Guyana & Suriname, et travaille pour cet organisme spécialisé dans la préservation de la biodiversité jusqu’en 2005. L’année suivante, il rejoint la SCF. En 1998, il participe à la création de la Réserve naturelle du Centre. Elle alimente en eau douce au moins sept grands fleuves surinamais et contribue à réguler les précipitations et le climat du pays. Située sur les routes migratoires préhistoriques et contemporaines, elle abrite des lieux culturels et cultuels des populations indigènes et marronnes. On y trouve le tepuy (montagne tabulaire) le plus oriental de l’Amérique du Sud et la seule montagne de grès au Suriname, Tafelberg, où il pleut 300 jours par an. À propos des eaux douces et salées qui se mélangent dans le fleuve principal, Malone commente : « Regardez la couleur du fleuve Coppename avec ses trois bras : c’est comme du sprite et du coca.»