Le Paypayo et le Coq de roche sont deux des oiseaux les plus connus de Guyane, l’un grâce à son chant, l’autre à sa couleur. Ils doivent ces particularités à leur système de reproduction : ces espèces paradent sur des leks.
En forêt guyanaise, la plupart des passereaux forestiers sont très sensibles à la prédation. Pour survivre, certains se regroupent en ronde et bénéficient d’une surveillance collective. D’autres se font discrets. Leurs plumages sont mimétiques de l’environnement et ils chantent peu pour ne pas trop attirer l’attention sur leur présence. Pourtant, quelques contre-exemples sont remarquables, comme celui du Paypayo. Son chant, extrêmement sonore, retentit en forêt toute la journée, presque sans pause. Ou le Coq de roche : la couleur vive des mâles tranche sur le vert et le marron du sous-bois, les rendant très visibles. Eux aussi chantent presque toute la journée sans s’accorder de long repos. Les mâles de ces espèces paradent sur des leks et font tout leur possible pour se faire repérer, soit à l’ouïe, soit à la vue. Les leks sont des lieux fixes, différents pour chaque espèce d’oiseau, où les mâles se rassemblent pour combattre et parader, en vue des accouplements. En Guyane, plus d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux forment des leks. Elles sont réparties dans quatre familles : les manakins (Pipridés), les colibris (Trochilidés), les cotingas (Cotingidés) et les tyrans (Tyrannidés). Les milieux occupés sont très variés. Les Colibris tout-verts chantent en savane. Les Colibris à menton bleu et les Manakins auréoles paradent jusqu’en lisière d’abattis et en bordure de routes. En forêt, des leks se rencontrent du sous-bois à la canopé......