Lorsqu’on me parlait de Maripasoula je pensais à un village enclavé, isolé entre la forêt et le fleuve Maroni où les rares voyageurs allaient se perdre dans une nature sauvage et difficilement accessible. Avec mon gros sac à dos, je m’y suis donc rendue.
Il est 9 h 25 quand l’avion d’Air Guyane atterrit à Maripasoula, commune de 10 000 habitants. Un avion comme nous n’avons plus l’habitude d’en voir, d’une capacité de seulement 17 passagers. « Les gens disent que le tarif est trop cher mais le prix du billet aller est d’une quarantaine d’euro, il faut ensuite compter environ 20 euros de taxes, explique Christian Marchand, le président d’Air Guyane, le prix normal pour cette distance et le nombre de passagers est bien plus élevé. C’est la collectivité et l’État qui financent la différence. Avec l’augmentation du trafic, la collectivité n’a plus les moyens, il faut aujourd’hui réfléchir à des solutions si on ne veut pas augmenter le prix des billets. Ce n’est pas normal que les Maripasouliens aient besoin de prendre l’avion pour faire leurs courses, pour se faire soigner, pour aller au lycée ! » Je fais un tour dans la ville. Je croise, amusée, de nombreuses voitures. « Les habitants de Maripasoula font venir des voitures par le fleuve », m’avait informée mon voisin dans l’avion. Principalement des 4x4, utiles pour accéder aux nombreux abattis qui entourent la ville. Après avoir fait un tour à l’office de tourisme où je suis accueillie par Margaux Bachelier, la présidente, je vais profiter du point de vue du Saut des Pères. Devant le fleuve, je profite du bruit des remous et j’observe avec curiosité les maisons sur pilotis très colorées qui font face à Maripasoula......