Augmentation des températures, modifications des précipitations, hausse du niveau des mers, multiplication des événements extrêmes... Tout le monde a déjà entendu parler du changement climatique et de ses nombreuses conséquences sur l’ensemble de la planète. Il est plus rare qu’on se penche sur son impact régional. Focus sur la Guyane.
Matoury 2048 : Je sors de mon appartement, au 6e étage de mon collectif bioclimatique et prends l’ascenseur pour me rendre à mon arrêt de bus habituel. À l’ombre des manguiers, je regarde passer les vélos électriques des cadres sportifs qui se rendent au bureau
« Alors Mika, le mouvement c’est reparti ? » s’enquiert ce jeune Guyanais. Comme beaucoup d’autres garçons de son âge, il a suivi les aventures des 500 frères à la télévision. En quelques mois, ‘Mika’ Mancée et les 500 frères sont devenus des figures populaires d’un mouvement citoyen qui a agité la Guyane pendant plus de deux mois. Dans les médias, les noms de Mika Mancée et d’Olivier Goudet, les deux porte-paroles du collectif, ont côtoyé ceux des politiques de premier plan. Leurs interventions au balcon de la préfecture sont retransmises en direct sur tous les médias guyanais.
C’est un véritable tremblement de terre social qu’a connu la Guyane à la fin du mois de mars 2017. La population guyanaise entière s’est levée, a déferlé dans les rues, derrière les 500 frères, pour protester contre la situation calamiteuse du territoire en matière de sécurité, de santé et d’éducation notamment. Retour sur ces événements […]
De virages en colline, de vallon en couloir écologique, la route de l’Est déroule ses paysages boisés. Par moment, à la faveur du relief, la canopée et son moutonnement de verts se révèlent à nous. C’est justement là, parmi les branches dégarnies d’un grand fromager dominant les autres arbres, qu’une forme dressée attire notre regard. Massive, imposante, la harpie surveille son territoire. Elle semble inactive, mais derrière son apparente passivité se cache toute l’attention du chasseur. Ses mouvements de tête et sa huppe à moitié érigée trahissent sa tension et sa nervosité. Elle guette autour d’elle les cris d’une troupe de capucins, les mouvements de feuillages ou l’imperceptible changement de position d’un paresseux, autant de promesses de repas.
A Papaïchton ou Trois-Palétuviers, plus personne ne s’étonne de voir décoller des fusées dans sa cour de récréation. Et pour cause, depuis bientôt dix ans, une équipe pédagogique sillonne les écoles isolées du Maroni et l’Oyapock pour expliquer l’Espace. En mars dernier, ce sont plus de 1 200 élèves, depuis le pays boni jusqu’aux villages amérindiens, qui ont fabriqué leur propre lanceur à poudre ou exploré le système solaire avec un casque de réalité virtuelle.
Le 7 janvier 1809, les derniers coups de canon des batteries de Trio et de Torcy retentissaient sur le Mahury. Les Français se repliaient, écrivant ainsi les premières pages d’une histoire de la Guyane portugaise.
En 2011, à la question “des vols habités décolleront-ils un jour de Kourou”, le truculent directeur de l’Agence spatiale européenne Jean-Jacques Dordain répond, souriant : « Il n’y a pas de projet, mais nous n’avons pris aucune décision qui pourrait l’empêcher !
Une Saison en Guyane s’est rendu au 25e anniversaire de l’École Nationale Supérieure d’Art des Guyanes.
Regarder l’immensité du toit amazonien assis sur une branche, sauter du sommet d’une angélique à un gonfolo, se laisser transporter par la vitesse attaché à une liane…
La Guyane a écrit une nouvelle page de son Histoire. Du tout premier barrage, mis en place le 20 mars au rond-point du centre spatial, à Kourou, à la signature de l’Accord de Guyane en préfecture 33 jours plus tard : retour sur les temps forts d’une mobilisation sans précédent.
Mercredi 14 décembre 2016. Les Moïoema sont chanceuses. C’est le début de la saison des pluies, il a plu toute la journée, mais pour leur entraînement le beau temps est au rendez-vous. Elles ont presque toutes le t-shirt rose de leur équipe, assorti à la couleur de leur pirogue. La mise à l’eau se fait rapidement, elles sont habituées. C’est avec beaucoup de crainte que je me place à l’avant de la pirogue, à l’endroit où devrait normalement se trouver la rythmeuse, celle qui est chargée de compter les changements de place et de faire le contrepoids si nécessaire. Elle n’est pas présente pour l’entraînement. Nous ne serons que huit sur la pirogue. Lors des courses, l’équipage est composé de dix rameuses, une barreuse et une rythmeuse. « Je te préviens, ce n’est pas très stable, il faudra que tu suives avec ton corps les mouvements de la pirogue », m’indique Émilie Foulquier, la capitaine de cette équipe féminine. Je m’empresse de mettre un gilet de sauvetage.
Lorsqu’on me parlait de Maripasoula je pensais à un village enclavé, isolé entre la forêt et le fleuve Maroni où les rares voyageurs allaient se perdre dans une nature sauvage et difficilement accessible. Avec mon gros sac à dos, je m’y suis donc rendue.
Léa Magnien se définit comme plasticienne, costumière et photographe.
Le Rallye des Néréides emmène chaque année une vingtaine de plaisanciers au départ de Trinidad & Tobago, destination la Guyane, avec une escale au Guyana. Sur cette route maritime réputée impossible, contre vents et courants, l’ambition affichée du rallye est de proposer une option crédible sur les itinéraires des voiliers de voyage, lorsque la saison des cyclones sévit dans les Caraïbes. Sous un ciel uniformément gris, la mer ondule à peine, sans une ride. Les voiles pendent lamentablement, suivant les oscillations légères du mât. L’anémomètre, qui mesure la vitesse du vent, affiche 2 nœuds, soit un peu moins de 4 kilomètres à l’heure. C’est peu. Pas assez pour faire avancer un voilier. Et justement, deux jours plus tôt, le moteur auxiliaire a décidé de nous lâcher, définitivement, après avoir émis une série de petits pets fumants, à l’odeur de plastique et de métal carbonisé. Alors à bord, on attend, impuissants, que le vent revienne.
Le père de Thomas était un marin norvégien connu et reconnu. Il a navigué de longues années en famille sur presque tous les océans du globe. Dans la vie des père et fils Tangvald, la Guyane trouve une place centrale. En effet, bien avant le passage et la disparition de Thomas, Peter s’y était installé quelques années et y avait construit sa goélette Artemis de Pytheas en bois amazonien. Il y avait aussi rencontré Lydia, la mère de Thomas. La notoriété du père en Norvège fait que la disparition du fils a été relayée dans certains médias de ce pays. Elle est en revanche passée totalement inaperçue en Guyane.
Le président de la Collectivité et Mme Y., l'élue en charge de l’éco-résilience ont assisté hier, à Saint-Laurent, au démantèlement de la dernière centrale thermique au fuel de Guyane, dont les moteurs dataient de 2031.
Discret sur le bord de la départementale qui relie le bourg de Tonate à Montsinéry, le village palikur Norino est le dernier né des trois villages amérindiens de la commune de Macouria. Si seuls quelques carbets où l’on vend de l’artisanat attirent le regard des automobilistes pressés, il compte aujourd’hui plus de 160 habitants. En 2004, des familles entières se sont installées là, entre savane et forêt. Sous l’impulsion de Phil Labonté, elles ont choisi d’unir leurs destins pour bâtir leur propre village, leur propre avenir. Treize ans plus tard, le petit village palikur a trouvé sa place dans la commune. Régulièrement, les enfants construisent leur maison près de celle de leurs parents.
Alexis Tiouka, conseiller municipal d’Awala-Yalimapo et juriste expert des questions autochtones Il est important que la reconnaissance du statut de Peuple autochtone fasse partie des négociations, surtout après le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme* qui considère que les peuples ultramarins sont les plus marginalisés en France. Cette commission demande […]
En architecture, l’avenir se construit à partir du passé. Lorsqu’on se projette dans une trentaine d’années, l’image qui se démarque d’une Guyane urbaine est celle de maisons en bois ou en briques de terre cuite, respectant l’environnement et peu consommatrices d’énergie. Elles auront pour nom « maisons bioclimatiques ».
Un modèle économique nouveau pourrait-il se développer à partir des connaissances scientifiques de la biodiversité en Guyane ?
Le 16 janvier 2017, un homme décède à Cayenne des suites d’une morsure de serpent. Cet événement relayé par les médias prend alors une dimension politique inattendue. L’absence de sérum antivenimeux au CHAR est la cible de tous les débats et nous allons essayer de faire ici la part des choses.