Contre la Covid-19, les Ultramarins plébiscitent les remèdes traditionnels
Le 11 février 2021, Henry Joseph, spécialiste de la pharmacopée traditionnelle guadeloupéenne et l’un des co-fondateurs du laboratoire Phytobôkaz, faisait une annonce choc dans l’enceinte du Conseil régional de Guadeloupe : l’herbe-à-pic (Neurolaena lobata), zeb à pik en créole, une plante endémique des Antilles utilisée traditionnellement pour renforcer les défenses immunitaires, serait efficace contre le Sars-Cov-2, le virus à l’origine de la Covid-19. Pour ses promoteurs, l’herbe-à-pic agirait sur l’immunité innée des individus face aux virus à ARN (c’est-à-dire dont le matériel génétique est constitué d’ARN), une famille à laquelle appartient le Sars-Cov-2 mais aussi les virus Zika, de la dengue, de la rougeole ou encore du chikungunya.
De fait, les expérimentations « in vitro » menées en laboratoire suggèrent que la plante serait capable d’inhiber la dihydroorotate déshydrogénase (ou DHODH) humaine, une enzyme indispensable à la réplication du virus dans l’organisme. Relayée par les réseaux sociaux, les blogs et les médias, cette annonce a suscité une vague d’euphorie aux Antilles où les populations se sont ruées sur les flacons de Virapic, un sirop à base d’herbe-à-pic commercialisé depuis de nombreuses années par Phytobôkaz pour ses vertus fortifiantes.
En fait, ......