Contre-offensive face à la pêche illégale
Sur terre, l’orpaillage illégal constitue de loin la principale cause de destruction de la faune et des milieux naturels. En mer, la principale menace actuelle est clairement la pêche illégale, tout particulièrement au niveau des frontières du Brésil et du Suriname. Quelques chiffres suffisent à souligner l’importance de ce fléau. Les bateaux illégaux, généralement appelés tapouilles, utilisent des filets de 3 à 5 kilomètres de long et hauts d’environ 5 mètres (ce qui est supérieur à la hauteur d’eau sur une grande partie des zones de pêche). De plus, ces filets sont laissés à la dérive sur plusieurs kilomètres. Sur la base des données de présence de ces tapouilles, l’IFREMER estimait en 2012 que dans les eaux guyanaises, la pêche côtière illégale était deux fois plus importante que la pêche côtière légale. Cette pression de pêche illégale impacte de manière très forte les populations de poissons et donc la rentabilité de la pêche légale. Ainsi des études récentes ont montré que l’Acoupa rouge, la principale espèce exploitée par la pêche côtière guyanaise avec 30 à 40 % des débarquements, est actuellement surexploitée. Une diminution de 40 % des captures serait nécessaire pour préserver cette ressource. De même, d’autres espèces autrefois abondantes et très prisées localement, comme le Machoiran jaune, sont devenues très rares. Cette pratique impacte également certaines espèces emblématiques menacées de Guyane. Ainsi, le nombre de pontes de tortues l......