Derrière la criminalisation des voltigeurs de Cayenne : la fin du carnaval de rue ?
La voltige, une activité traditionnelle en voie de criminalisation
Ce soir-là, aucune bagarre d’ampleur ne sera signalée dans les médias. Ni blessé ni mort à déplorer. Pourtant, depuis la fin des années 2000, la violence au sein des groupes de “ voltigeurs ”, ces personnes qui défilent le dimanche sans appartenir à un groupe de carnaval précis, est chaque année dénoncée comme un enjeu de sécurité publique.
« Le carnaval de Cayenne glisse dans la violence » titre un dossier de Guyane la Première daté du 24 janvier 2017, après qu’une chute d’un adolescent au cours d’une rixe à l’arrière du groupe Kassialata ait causé son hospitalisation. « Carnaval : que faire contre les violences ? » s’interroge encore France Guyane en janvier 2019, après qu’une rixe ait fait neuf blessés légers. « Il faut remettre de l’ordre » déclare l’ex-mairesse de Cayenne, Marie-Laure Phinera-Horth, au lendemain de la rixe de 2017. Car à cette inquiétude sécuritaire lancinante correspondent des politiques de la ville de plus en plus répressives à l’égard des “ voltigeurs ”.
Un encadrement progressif du carnaval de Cayenne
En janvier 2016, alors que le défilé circulait jusque-là librement dans la ville, la maire de Cayenne, Marie-Laure Phinera-Horth, déc......