Le droit d’asile en Guyane otage de postures politiques locales et nationales
“ Migrants ”, “ étrangers ”, “ demandeurs d’asile ”… Ces dénominations génériques, souvent utilisées par commodité, pour aller vite ou par habitude, alimentent insidieusement l’idée d’une immigration monobloc et conceptuelle, gommant, chemin faisant, la diversité des profils, des parcours et des aspirations de ces femmes et ces hommes venu·e·s s’installer ailleurs que dans leur pays d’origine.
À l’heure où la diabolisation des migrations et des personnes étrangères est omniprésente dans les débats publics, La Cimade en Guyane a souhaité rendre un peu de leur humanité aux personnes exilées à travers une exposition photographique intitulée « De l’enfermement à l’expulsion : dans l’engrenage de la rétention administrative ». Et c’est à travers le vécu d’Angela ou Spencer, que le public plonge dans ce qu’est être enfermé et risquer d’être expulsé en quelques jours ou quelques heures. Remettre cette humanité au centre des politiques migratoires est un enjeu de taille dans les Outremer, notamment en Guyane où l’accueil des personnes exilées est un sujet régulier de débat, voire de tensions.
Quelques exemples : en septembre 2018, un collectif dit « citoyen » évacuait un squat occupé notamment par des personnes demandant l’asile [1]. En juin 2021, une trentaine de personnes de Syrie obligées de se loger dans un kiosque du centre-ville se fa......