Boukan N°10

Le mois d’octobre, niché au cœur de la saison sèche et de sa météo estivale, voit se concentrer quantité d’événements culturels en Guyane. Pour la 4e fois, le FIFAC (Festival International du Film documentaire Amazonie Caraïbes) ouvre grand les portes du Camp de la transportation à Saint-Laurent-du-Maroni, auquel succèdera quelques jours plus tard à Cayenne, le festival de la Toile des Palmistes, en plein air et dédié aux courts métrages. De l’autre côté du globe, c’est le festival Ânûû-rû Âboro qui se déroule durant ce même mois dans le nord de la Nouvelle-Calédonie. Le point commun entre ces initiatives est probablement qu’elles présentent des productions audiovisuelles, des documentaires, des fictions, bien loin des blockbusters et des réalisations bien formatées des plateformes mainstream. Venues du Pacifique, de la Caraïbe, de l’océan indien, d’Amérique latine, les créations racontent des mondes singuliers, qui n’ont pas toujours la visibilité qu’ils méritent en Europe. Alors que les Outremer cherchent leur modèle économique et des débouchés professionnels pour sa jeunesse, ce secteur a des avantages inattendus. Selon un responsable du bureau des tournages de La Réunion, lorsqu’une collectivité investit 1 € dans un film, c’est 4,10 € de dépenses qui sont générées sur le territoire concerné, un effet de levier important que les politiques devraient intégrer pour attirer les productions, en quête de décors tropicaux, océaniques ou forestiers. Quant au cinéma français, en plein questionnement, il n’aurait rien à perdre à sortir des sentiers battus, à se détourner un peu des créations parisiennes pour s’intéresser à des univers et des sociétés différentes… Bonne lecture !