Entretien avec Patrick Chauvel: »Cette guerre était surréaliste »
Combien de fois et comment vous êtes vous rendu au Suriname ?
Patrick Chauvel – J’y suis allé trois fois de suite à cette période là. Au deuxième voyage, après que cela soit passé dans Newsweek, j’ai été contacté par le colonel Rob Brown, le fondateur et propriétaire de la revue Soldat de fortune qui a essayé de me faire croire que son journal était un journal, ce qui est vrai, mais c’est aussi une boîte aux lettres pour le CIA et pour les mercenaires américains. C’est comme ça que je me suis retrouvé au Suriname avec son équipe qui s’est mise en concurrence avec les mercenaires anglais.
Sur place il y avait déjà le mercenaire anglais Karl Penta ?
Patrick Chauvel – Il y a Richard qui a été décapité et le dynamiteur, Karl Penta, qui est toujours en vie et qui a écrit un bouquin d’ailleurs (Tails of war, Karl Penta). Je l’ai revu, plus tard, il est venu me voir bien après à Paris. Sur mes photos, c’est lui qui pose les pains de plastiques sous le pont. En fait, à ce moment-là, je lui ai demandé si je pouvais faire une photo. Et lui m’a dit : «Attends que j’ai fini de poser les explosifs » – on était en territoire ennemi, et il y avait une sentinelle sur le pont. Mais comme il y avait des éclairs de chaleur, je lui ai di......