Entretien avec Roger-Maurice Bonnet, Astrophysicien
Comment avez-vous connu la Guyane ?
La première fois, c’était en 1965, nous revenions avec Jacques Blamont du CNES d’un colloque scientifique en Argentine. Nous devions nous arrêter en Guyane pour visiter les lieux envisagés pour le champ de tir de la base spatiale. À l’époque, il n’y avait qu’une route en latérite, l’unique nationale 1, et un bac pour traverser le fleuve. C’est le site de Kourou, qui avait été préféré plutôt qu’un autre vers Cayenne et un vers St-Laurent du Maroni, car il avait l’avantage de son accès facile vers le fleuve pour les navires. J’y suis retourné en 1970 pour lancer une fusée-sonde Véronique, d’un pas de tir qui doit se perdre dans les herbes aujourd’hui (rires). Et la dernière fois, je suis bien sûr venu pour le lancement de Rosetta par Ariane V. Je ne suis pas contre y retourner, c’est un endroit que j’aime pour y avoir vécu des moments de joie et de tensions intenses !
Comment avez-vous débuté votre carrière dans le spatial ?
Ce qui me fascinait en 1957, lorsque les Russes ont lancé Spoutnik, c’est qu’on pouvait commander des engins qui volaient à 30 000 km/h, à des distances inatteignables par l’homme. À l’époque, nous n’avions ......