Le réveil des sanpula
Kiyapane, Victor Kilinan, Nasja Lando… Awala est le village de grands wale yopotolɨ. Ces leaders des formations de tambour qui donnent le tempo et lancent, pendant toute une nuit, les chants repris ensuite par l’ensemble du groupe. Pourtant cette musique disparaissait lentement de la commune. Il ne restait plus que quelques tambours et seuls de rares anciens savaient encore les fabriquer. Les chants se perdaient et n’étaient plus connus que d’un petit nombre de personnes. Ipakanamon, le seul groupe à jouer régulièrement du tambour traditionnel, avait cessé son activité.
Or, le sanpula est un élément essentiel des cérémonies liées au deuil (voir encadré), qui sont au cœur de l’identité kali’na. À Awala-Yalimapo, les autorités coutumières et certaines grandes familles avaient œuvré à faire revivre ces cérémonies traditionnelles. Lors de ces évènements, il devenait nécessaire de faire venir des chanteurs et des tambours des autres villages amérindiens du territoire, comme Paddock ou Galibi. Car à cette même période, au Suriname, des groupes de sanpula jouaient régulièrement et enregistraient des disques. La musique de ces formations, comme Paremuru ou Mutusji, était écoutée et appréciée à Awala-Yalimapo. Face à cette situation, certains élus décident en 2010 de monter un programme afin de “ sauver ” les sanpula sur la commune. Ce projet comprend la création d’une école de ta......