LongTIme – Ces mondes disparus que cache la forêt
En l’absence de constructions monumentales en pierre, les civilisations précolombiennes amazoniennes contrastent avec les représentations populaires associées à d’autres civilisations disparues, mayas, pharaoniques, khmères, par exemple, et c’est ce qui rend l’archéologie amazonienne si particulière. Faute de ruines à explorer, l’archéologue des terres basses d’Amazonie et du plateau des Guyanes doit scruter de nombreux indices, parfois s’inspirer des modes de vie des Amérindiens contemporains, et s’appuyer sur des disciplines qu’il n’a pas toujours l’habitude de côtoyer. Cette perspective, qui mêle écologie, anthropologie et archéologie, est connue sous le nom d’écologie historique, car elle prend en compte les interactions avec les êtres humains dans l’évolution des écosystèmes à plus ou moins long terme. Pour mieux comprendre les relations historiques entre la forêt guyanaise et les sociétés qui y ont vécu, nous avons donc essayé de rassembler des chercheuses et chercheurs d’horizons divers dans un projet interdisciplinaire centré sur la forêt de la réserve naturelle des Nouragues. Si l’occupation humaine précolombienne des Nouragues était déjà connue, elle était parfois perçue comme ponctuelle et ayant peu influencé les paysages localement.