Boukan N°02s
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EDITO

« Petite, quand on me disait que j’étais ultra-marine, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire. Aujourd’hui, je trouve encore que c’est un mot colonial, on est “ l’outre-mer” de quoi ? C’est la France qui est notre “ outre-mer ”. Ce mot efface l’histoire, la culture et la géographie de ces territoires. C’est vraiment une formule administrative, mais qui ne reflète aucune réalité. » Ces paroles de Françoise Vergès, dont vous trouverez un édito et un entretien dans les pages du dossier “ Femmes” de ce second numéro, soulève une question centrale pour notre journal à sa création. Peut-on désigner ces territoires, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, la Guyane, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie par un mot aussi générique que “ Outremer” et ce alors qu’il reflète des réalités aussi différentes. Et comment s’affranchir du poids historique et des représentations surannées, voire dépréciatives, qu’il a véhiculées tout au long de son histoire ? Face aux images figées qu’évoque l’Outremer pour la France, et même à l’indifférence médiatique qu’il génère souvent, il pourrait être judicieux de trouver un terme alternatif. Utiliser un nouveau mot serait comme un nouveau départ, ou un nouveau paradigme. L’Union européenne a choisi de parler de “ région ultrapériphérique”,
et tente de se débarrasser ainsi des réminiscences de la période coloniale. Mais avec ce langage pour le moins technocratique, qui maquille nos territoires en tristes banlieues, nous ferait presque déjà regretter le charme désuet du bleu outremer.. Alors quoi ?
Faut-il abandonner l’idée de nommer cet ensemble de territoires, qui ont une histoire commune avec la France, qui partage une langue commune (parmi d’autres), un socle administratif, un système éducatif, ou un système de santé ? Peut-être. À Boukan,
le courrier ultramarin, , nous ne prétendons pas identifier une culture et une identité transversale. En revanche, nous sommes convaincus de la nécessité de présenter sa diversité, sa spécificité, face au péril de l’uniformisation. Parfois, au gré des sujets et des articles, les expériences de ces territoires ultramarins se croisent, se superposent, se renforcent ; il devient opportun alors de les faire entrer en résonnance. C’est ainsi que, dans ce numéro, des portraits de femmes venus des quatre coins du globe se répondent. ..
et, comme par décantation, révèlent une combativité singulière – ultramarine ?- face aux enjeux et aux injustices de leur société. Bonne lecture !

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Le fonnkèr, une poésie qui soigne

A La Réunion, dans les années soixante-dix, des artistes ont fait le choix d’écrire de la poésie en créole afin de lutter contre une politique d’assimilation menée par l’état français. Une manière, pour eux, de faire vivre leur langue, alors interdite d’existence dans les écoles, les administrations, les radios, etc.

Entretien avec Myriam Robert, navigatrice, Saint-Pierre & Miquelon

Son pays à elle, c’est cette île de 25 km2, parsemée de maisons colorées, battue par les vagues qui s’acharnent et qui cassent les falaises en granit. Issue d’une famille locale de Saint-Pierre-et-Miquelon, elle vit avec ses grands-parents jusqu’à l’âge de partir faire ses études, comme il est coutume localement. C’est au cours de ces années, en Bretagne, qu’elle affirme sa passion pour la voile. En décembre 2014, elle a 26 ans et a enfin économisé suffisamment pour acheter un First 32 Bénéteau, qu’elle nommera Joaquim. Elle largue les amarres de Brest et hisse les voiles en direction du sud. Après une transat’ en solitaire, elle navigue dans l’arc antillais puis retrouve St-Pierre-et-Miquelon en 2017. Entretien avec une jeune femme de l’atlantique nord.

Bumidom, un chapitre oublié de l’Histoire de France

Quitter sa terre natale avec l’espoir d’une vie meilleure. C’était le vœu formulé par des milliers de Guadeloupéens, Martiniquais, Réunionnais et Guyanais. Le rêve qu’on leur avait promis. “On” ? Le Bureau pour le développement des migrations dans les territoires d’Outre-mer, le Bumidom, un organisme créé en juin 1963 par Michel Debré, alors député de la Réunion. 

Entretien avec Françoise Vergès le féminisme décoloniale

EDITO Encore aujourd’hui, les sociétés dites d’outre-mer restent mal connues des Français. On pourrait même parier que la majorité des métropolitains, comme on les appelle, ne connaît pas le nom de tous ces territoires, qu’elle serait incapable de citer des noms d’artistes ou d’écrivains kanaks, martiniquais, mahorais, réunionnais, guadeloupéens, guyanais ou des terres du Pacifique, […]

« Déconstruire le patriarcat » Entretien avec Françoise Caillard, militante en Nouvelle-Calédonie

Elle n’a que 14 ans, lorsqu’elle découvre sa vocation, au contact des Foulards rouges, un mouvement indépendantiste né en 1969. Dès lors, le sort des femmes en Nouvelle-Calédonie ne cessera d’être au cœur de ses préoccupations. Issue de la tribu de Nece, une chefferie de l’île de Maré, Françoise Caillard (née Sipa) porte les valeurs de son clan tout en prônant un esprit d’ouverture, entre tradition et modernité.

Matavaa o te Fenua Enata Le réveil marquisien

L’archipel des Marquises possède sa propre culture et sa propre langue. Mais pendant des décennies, leur expression a été interdite par les missionnaires. Un festival dit Matavaa o te Fenua Enata a participé à leur renaissance. La prochaine édition de ce festival aura lieu à Ua Pou du 16 au 19 décembre prochain.
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