La Charlotte, la fouille de l’habitation sucrière de Pierre Frontin à Montsinery
En 2015, suite aux indications de M. Théodore Dauphin, une étude et un relevé de vestiges ont été réalisés sur la commune de Montsinéry-Tonnegrande. L’établissement identifié est celui de l’habitation La Charlotte, localisée sur une carte topographique de l’île de Cayenne de 1860 (cf p.78)
Le dépouillement des archives réalisé par Jessica Pierre-Louis et Kristen Sarge, nous a permis de retracer une partie du parcours du premier propriétaire, Pierre Frontin, un « métis libre de naissance ». C’est la première fois, en Guyane, qu’une habitation esclavagiste dirigée par un libre de couleur est l’objet d’une étude archéologique.
En 1804, l’acte de mariage de Pierre Frontin indique qu’il est « métif libre de naissance, garçon, fils de Elizabeth, mulâtresse libre, et d’un père inconnu, né au Port-de-la-Liberté, ci-devant La Pointe-à-Pitre, île et colonie française de la Guadeloupe, âgé de quarante-un an, actuellement marchand à Cayenne, y demeurant depuis plusieurs années rue d’Enfer ».
Il semblerait que Pierre ne porte le nom de Frontin qu’à partir de 1793, grâce à un arrêté permettant alors aux libres de couleur de se choisir un nom de famille. Comme d’autres libres de couleur aux Antilles, il a embrassé une carrière militaire. En juin 1796, Pierre Frontin réside à Basse Terre où il est « capitaine de la compagnie des chasseurs ». Il est ensuite Capita......