Les sentiers du littoral l’affaire Pierre Vaux, de la Bourgogne à L’Ilet la Mère (1851-1875)
« J’avais le malheur de ne pas penser comme les plus forts, de n’être pas de leur avis, ni à leurs ordres, et ce fut tout mon crime. » Pierre Vaux, Cayenne, 16 août 1858.
Février 1848, une nouvelle révolution éclate à Paris ; le roi Louis-Philippe abdique et quitte la France. La IIe République est proclamée, le suffrage universel est institué, l’esclavage est aboli. Hippolyte Carnot, le ministre de l’Instruction publique, lance un appel aux 36 000 instituteurs de France : « Je les prie de continuer pour leur part à fonder la République ! Il ne s’agit pas, comme au temps de nos pères, de la défendre contre le danger de la frontière ; il faut la défendre contre l’ignorance et le mensonge, et c’est à eux qu’appartient cette tâche. (...) Puisse ma voix les toucher jusque dans nos derniers villages. » (Circulaire aux recteurs, 6 mars 1848)
Instituteur de la République
Nous voici revenu un mois auparavant, en janvier 1848, devant l’école de garçons du village de Longepierre (Saône-et-Loire). Pierre Vaux, l’instituteur, regarde avec fierté ses élèves quitter la salle de classe. Il les laisse aujourd’hui sortir un peu plus tôt. Il fête ainsi avec eux sa première victoire. Le Conseil municipal vient de voter la gratuité de l’enseignement, pour tous les enfants. Cela ne s’est pas fait sans ......