L’immigration brésilienne aujourd’hui : au delà des clichés, la communauté brésilienne en Guyane révèle une grande diversité.
Nonobstant l’évolution des relations géopolitiques et migratoires depuis le XVI°siècle entre ces espaces, l’immigration brésilienne en Guyane n’a jamais été aussi importante, ni aussi visible. Enfin, jouant le rôle de miroir des déséquilibres, elle cristallise le débat relatif à l’intégrité territoriale, à la perméabilité des frontières et à l’exploitation des ressources, dont l’or. Si le drame de Dorlin peut susciter des tensions xénophobes, il convient de proposer des éléments d’analyses à partir d’une approche comparée.
Qui sont les Brésiliens en Guyane ? Cette qualification, attachée à la nationalité, élude d’emblée la diversité des parcours des ressortissants vivant et travaillant en Guyane, pour ne s’attacher qu’à des représentations stéréotypées souvent galvaudées : celle du cabocle laborieux et courageux, de l’orpailleur, de l’ouvrier-charpentier du bâtiment ou de marine, du pêcheur, de l’agriculteur ; celle de la coiffeuse, de la manucure, celle de ces compagnes aux qualités domestiques rares venues échanger leurs amour contre un avenir et des papiers français … Comme si cela ne suffisait pas on les assigne virtuellement à des quartiers précarisés comme Cabassou, Matinha, BP 134 ou Arc-en-Ciel. Du point de vue culturel, il semble qu’il en soit comme du “ Jazz et de la Java ”, paraphrasant Nougaro : « quand la Bréga est là, le zouk s’en va ... »