Depuis dix ans, l’intoxication au plomb en Guyane est source de toutes les interrogations et de toutes les craintes. Des taux de contamination vertigineux ont été retrouvés chez des femmes, des enfants et des hommes en différents points du territoire. Cette situation vient s’ajouter aux nombreux empoisonnements de familles entières causés par le mercure.
La Guyane était déjà connue pour être un territoire à haut risque en matière d’intoxication humaine par le mercure. Voici désormais qu’il l’est aussi reconnu pour le plomb, ce toxique extrêmement dangereux dont le corps ne peut pas se débarrasser et qui peut entraîner de graves problèmes neurologiques et rénaux. La situation est telle qu’elle faisait dire il y a quelques semaines à l’ancienne directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) de Guyane, Clara de Bort, que « le plomb et le mercure » sont dans ce territoire de la grande Amazonie aussi préoccupants que « [le] chlordécone » aux Antilles… L’ampleur de la catastrophe sanitaire, jusqu’alors passée sous les radars, a été comprise ces dernières années par le biais de différentes études. Aujourd’hui, deux cents nouvelles déclarations obligatoires sont par exemple enregistrées chaque année rien que pour les enfants. Et ce n’est que la partie la plus visible du phénomène. Tout a commencé en 2011 avec la mise à jour de la contamination d’un quartier entier dans la commune de Mana, dans l’ouest du département. Puis en 2015, on découvrit qu’une femme enceinte sur quatre suivie au centre hospitalier de Saint-Laurent du Maroni présentait des taux d’empoisonnement près de quatre fois supérieurs à la moyenne nationale. Deux ans plus tard, en 2017, la situation se tendait encore plus. Une publication focalisée sur les enfants de moins de six ans (sur un échan......