Hors Série N°03s
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Hors Série N°03

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EDITO

La genèse de ce hors-série sur l’histoire de Saint-Laurent-du-Maroni remonte à l’année 2009. Le Service patrimoine de la ville m’avait alors donné l’opportunité de travailler sur les archives retrouvées de la commune pénitentiaire.

Ce fut une chance d’avoir été parmi les premiers à consulter ces riches documents oubliés, et pour la plupart inédits : toute une partie de l’histoire, des histoires, de cette ville gisait dans un bâtiment vétuste et des dizaines de liasses et cartons non classés, éparpillés et quelquefois… grignotés.

À cette époque, je m’étais alors promis d’aider à valoriser ces trésors patrimoniaux de la capitale de l’Ouest guyanais.

Depuis, le temps a passé, mais l’idée a fait son chemin, et ce hors série en est l’aboutissement. Ces archives, que nos auteurs ont depuis consultées, sont le fil directeur de cette publication. Elles nous rappellent, comme l’ont fait également plusieurs Saint-Laurentais, que l’histoire de Saint-Laurent ne saurait se résumer à celle du bagne. Elles nous racontent en effet comment cette ville se constitua strate après strate, grâce à l’apport de femmes et d’hommes, condamnés ou libres, et aux origines très diverses.

Nous ne traitons bien sûr pas ici de toute l’histoire de cette ville, mais d’un petit moment historique d’à peine une centaine d’années. L’histoire du site est cependant beaucoup plus ancienne : en 1857, les Amérindiens habitants les lieux furent ainsi expulsés pour laisser la place à la ville pénitentiaire. Espérons qu’un jour, et notamment grâce à l’archéologie, il nous soit également possible de raconter l’histoire de Saint-Laurent avant Saint-Laurent.

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« Le bagne commence à la libération »

« Que font-ils ? D’abord ils font pitié. Ensuite ils ne font rien. […] Alors, hors des prisons, sans un sou, portant tous sur le front, comme au fer rouge et comme recommandation : ancien forçat ; avilis, à la fois révoltés et mâtés, minés par la fièvre, redressés par le tafia, vont, râlent, invectivent, volent et jouent du couteau, les parias blancs de Saint-Laurent. Leur formule est juste : le bagne commence à la libération. » Albert Londres, Au bagne, 1923.

Des “ libres ” en terre de bagne

On parle bien souvent du Maroni comme la terre du bagne. Il serait vain de nier cette réalité, au regard des politiques menées par la France en Guyane aux XIXe et XXe siècles. Pourtant, l’histoire du Maroni ne saurait se résumer à celle du bagne, c’est ce que révèle la confrontation des archives nationales et des archives municipales de Saint-Laurent.

Les bagnards de la carte postale

En Guyane française comme partout dans le monde, à l’orée du XXe siècle, la carte postale devient un nouveau média, fixant pour la postérité les personnalités, les gens du commun, les événements marquants et les scènes typiques de la vie quotidienne. À Saint-Laurent-du-Maroni, les pionniers en la matière se nomment Désiré Lanes, Albert Lévy, Fernand Pérez-Moreyra et Jean Ricord, tous anciens forçats reconvertis dans le commerce à leur libération.

bosh & Bakaa - Rencontre au dégrad mineurs

La région du Maroni fut longtemps en marge des colonisations européennes. Au moment où l’Administration Pénitentiaire s’y installait, elle était peuplée de groupes sociaux résistants au colonialisme, Amérindiens et Marrons. Ceux-ci considéraient le Maroni et ses affluents comme étant “leur “ espace de vie, et non celui des Bakaa (Occidentaux en langue bushinenge).

Des Amérindiens pour remplacer les bagnards – l’histoire du « Service des populations primitives »

La naissance dans les années 1950 des villages amérindiens de Balaté, Paddock et Terre-Rouge, situés en périphérie de Saint-Laurent, est liée à la création par l’administration française d’un service spécialement prévu pour « protéger » les Indiens et Africains du Maroni. Au début du XXe siècle, les catégories des recensements coloniaux en Guyane distinguent la […]

Policier dans la capitale du crime

Au début des années 1920, une quinzaine de policiers patrouillent jour et nuit pour faire régner l’ordre dans une ville que le journaliste Albert Londres surnomme alors la “ capitale du crime ”. Du rififi sur la crique« On est au bout du chemin quand on débarque aux îles. Déjà ! Le bagne de Saint-Laurent achève l’œuvre. […]
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