La genèse de ce hors-série sur l’histoire de Saint-Laurent-du-Maroni remonte à l’année 2009. Le Service patrimoine de la ville m’avait alors donné l’opportunité de travailler sur les archives retrouvées de la commune pénitentiaire.
Ce fut une chance d’avoir été parmi les premiers à consulter ces riches documents oubliés, et pour la plupart inédits : toute une partie de l’histoire, des histoires, de cette ville gisait dans un bâtiment vétuste et des dizaines de liasses et cartons non classés, éparpillés et quelquefois… grignotés.
À cette époque, je m’étais alors promis d’aider à valoriser ces trésors patrimoniaux de la capitale de l’Ouest guyanais.
Depuis, le temps a passé, mais l’idée a fait son chemin, et ce hors série en est l’aboutissement. Ces archives, que nos auteurs ont depuis consultées, sont le fil directeur de cette publication. Elles nous rappellent, comme l’ont fait également plusieurs Saint-Laurentais, que l’histoire de Saint-Laurent ne saurait se résumer à celle du bagne. Elles nous racontent en effet comment cette ville se constitua strate après strate, grâce à l’apport de femmes et d’hommes, condamnés ou libres, et aux origines très diverses.
Nous ne traitons bien sûr pas ici de toute l’histoire de cette ville, mais d’un petit moment historique d’à peine une centaine d’années. L’histoire du site est cependant beaucoup plus ancienne : en 1857, les Amérindiens habitants les lieux furent ainsi expulsés pour laisser la place à la ville pénitentiaire. Espérons qu’un jour, et notamment grâce à l’archéologie, il nous soit également possible de raconter l’histoire de Saint-Laurent avant Saint-Laurent.